Édition du mardi 9 septembre 2008
Le gouvernement envisagerait bien d'instaurer un remboursement partiel obligatoire des abonnements des transports en commun par les employeurs, comme en Ile-de-France
Le projet d'une aide au transport en partie financée par les entreprises a provoqué de nouveaux remous lundi, la CFDT et la CFTC dénonçant un dispositif basé sur le volontariat, alors que le Medef évoquait «une erreur de raisonnement», s'attirant une réplique de François Fillon.
Le gouvernement envisagerait d'instaurer un remboursement partiel obligatoire des abonnements des transports en commun par les employeurs, comme en Ile-de-France. Il propose aussi une aide forfaitaire facultative pour les déplacements en voiture, qui serait sur «la base du volontariat» des entreprises, a déclaré dimanche la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a jugé lundi sur RTL que le projet constituait «une erreur de raisonnement de la part du gouvernement», affirmant qu'aujourd'hui, «les entreprises françaises ne peuvent pas supporter un centime d'euro de charges en plus».
François Fillon a aussitôt répliqué, en marge d'un déplacement au Pays basque, que Mme Parisot n'avait pas critiqué le système à sa création sous forme de chèque-transport. Elle «ne peut pas être contre un dispositif qui existe et qu'elle n'avait pas critiqué dans le passé», a affirmé le Premier ministre. «Simplement, ce dispositif ne fonctionne pas, et j'essaie de faire en sorte qu'il fonctionne», a-t-il précisé.
A l'inverse, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a estimé lundi sur Europe 1 que l'idée d'une prime individuelle non obligatoire pour les salariés obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, «ne marcherait pas», à l'exemple de l'échec du chèque transport. «Le Premier ministre, à juste titre, a critiqué l'ancien dispositif parce qu'il était sur le volontariat. Si c'est pour refaire la même chose pour une partie des salariés, c'est injuste», a-t-il dit. Il a demandé que «quand des mesures sont décidées, elles s'appliquent à tous les salariés».
Même requête de la CFTC, qui a souhaité dans un communiqué que l'ensemble des salariés bénéficient d'une aide au transport, «qu'ils utilisent ou non les transport en commun», et a déploré que le gouvernement n'ait pas «tiré les leçons de l'échec du chèque transport».
Le syndicat a aussi dénoncé «la double peine que subirait les salariés qui ne peuvent se loger en centre ville du fait du coût de l'immobilier et qui n'ont pas la chance d'avoir à leur disposition des transports en commun».
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé à «350 euros» par an l'aide au transport qu'il juge nécessaire pour les salariés obligés d'utiliser leur voiture pour aller travailler. «200 euros c'est un peu court», avait déjà réagi dimanche M. Mailly. «Il y a un plancher que nous estimons à 350 euros», a-t-il précisé lundi à la sortie d'une rencontre sur La Poste à Bercy avec la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
Les partenaires sociaux ont jusqu'au 15 septembre pour présenter leurs propositions, avant que le gouvernement rende son arbitrage.
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